Lichen scléreux (LS) et papillomavirus humain (HPV = verrues génitales)

En principe, il n'y a pas de risque accru connu d'infection par l'HPV chez les personnes atteintes de LS, même sous traitement avec des pommades à la cortisone classe IV ou bien les antagonistes de la calcineurine tels qu'utilisés pour le traitement du LS.

Formes d'HPV

On distingue deux formes d'infection à HPV, celles avec des virus à haut risque, qui peuvent provoquer des lésions précancéreuses et cancéreuses, et celles avec des virus à bas risque, qui peuvent former des condylomes acuminés (Condylomata acuminata) relativement inoffensifs mais gênants.

Une infection par des virus à haut risque (16 & 18) provoque généralement peu de symptômes, parfois quelques démangeaisons ou brûlures. Cependant la plupart du temps (dans 80 à 90% des cas) l’infection est passagère et régresse spontanément car les personnes infectées se défendent par leurs défenses immunitaires et se débarrassent du virus. Néanmoins lorsque, pour des raisons multiples (dont une seule est modifiable : la consommation tabagique qui, en diminuant les défenses immunitaires, favorise la persistance du virus), le virus persiste, il risque alors d’entraîner le développement de lésions précancéreuses (sortes de petites verrues plates du col) qui, si elles-mêmes persistent, peuvent alors évoluer vers un cancer après un temps relativement long environ 10 à 15 ans voire 20 ans.
Les lésions précancéreuses peuvent être détectées lors d'une vulvoscopie.

Les virus à bas risque comme les HPV (6 & 11) sont responsables du développement des verrues externes encore appelées condylomes exophytiques (ou crêtes de coq, végétations vénériennes). Ces lésions sont toujours bénignes mais peuvent être gênantes. Les verrues génitales sont très contagieuses et s'accompagnent généralement de démangeaisons très gênantes.

La nécessité du dépistage chez le partenaire est un sujet controversé chez les experts.

Contamination

La contamination est essentiellement sexuelle, elle se déroule, en général, dès les premiers rapports sexuels.
On estime que, le plus souvent, le premier contact a lieu en général entre 18 et 25 ans.
Le préservatif n'est que peu efficace contre le papillomavirus humain, la vaccination est de ce fait la seule prophylaxie efficace et recommandée par les autorités de santé.

Vaccination

Une infection génitale externe par HPV peut poser problème dans le traitement des patient.e.s atteint.e.s de LS. Une vaccination contre les virus HPV est donc vivement recommandée. Les études sur la vaccination contre l'HPV ont été menées principalement chez les jeunes femmes et les jeunes filles, mais la vaccination est également efficace chez les femmes plus âgées et après une infection par l'HPV.

La population cible du vaccin Papillomavirus est la cohorte complète des filles et désormais des garçons âgés de 11 à 14 ans (et en rattrapage les jeunes gens avant l'âge de 20 ans : Suisse. 19 ans : en France), afin de centrer la vaccination sur les populations où elle est la plus efficace : celles n’ayant pas encore rencontré le ou les virus. Il s’agit d’une vaccination non obligatoire.
Les vaccins agissent en provoquant la production d’anticorps qui empêchent les virus de pénétrer dans les cellules de la filière génitale, mais une fois le virus en place, ils ne peuvent empêcher son développement, d’où l’intérêt de vacciner.

Ces vaccins ne sont pas actifs sur tous les papilloma virus :

  • Le vaccin bivalent Cervarix (du laboratoire GSK) est actif contre les HPV 16 & 18
  • Le vaccin quadrivalent Gardasil® (du laboratoire MSD Sanofi-Pasteur) est actif contre les HPV 6, 11, 16 & 18.
  • Le vaccin Gardasil® 9 ou nonavalent qui est actif sur les HPV 6,11,16,18, 31,33,45,52,58

La préparation Gardasil 9 est particulièrement recommandée. Ce vaccin a un spectre nettement plus large que les autres vaccins et couvre ainsi d'autres virus à haut risque considérés comme coresponsables de l'apparition du cancer du col de l’utérus.

En France, le Haut Conseil de la santé publique recommande que la vaccination des hommes ayant des relations avec les hommes et des personnes immunodéprimées soit initiée par le vaccin nonavalent Gardasil 9®.

Rappelons que les virus HPV 16 & 18 sont responsables de près de 70 à 80% des cas de cancers du col en France et dans le monde, la vaccination ne protège donc pas contre 100% des cancers et justifie donc que l’on continue le dépistage même dans la population vaccinée.

Suis-je porteur ?

Afin de savoir si l’on est porteur d’une telle infection, des tests ont été développés, ils consistent en général à rechercher l’ADN des virus HPV, car on ne peut mettre ces virus en culture (comme pour une infection bactérienne).
Actuellement il n’est pas encore recommandé de rechercher la présence du virus HPV avant 30 ans de façon systématique car chez ces jeunes femmes (entre 25 & 30 ans) le taux de positivité est très élevé (25 à 30%) et risque d'inquiéter beaucoup de patientes alors que 90% de ces virus vont disparaître spontanément. Cette infection à HPV n’a de valeur péjorative que dans les cas où elle persiste.

Traitement

Une infection par les virus HPV est très désagréable pour les personnes atteintes de LS et peut entraîner des complications. Si une infection au HPV est déjà présente, elle peut se propager sous l'effet du traitement du LS ; il est recommandé de suspendre le traitement LS jusqu'à ce que l'infection au HPV soit éradiquée.
Dans le traitement des infections vulvaires à HPV, il existe différents procédés dont l'efficacité est à peu près comparable.
Il s'agit notamment de traitements locaux de plusieurs semaines avec Aldara® ou Veregen®. Ces deux substances déclenchent une réaction inflammatoire et les globules blancs participent à la lutte contre les cellules infectées par le virus. Le traitement peut être très désagréable et douloureux.
Il existe également d’autres méthodes de traitement telles que la thérapie au laser, la cryothérapie ou l'ablation chirurgicale. Le choix de la meilleure méthode doit toutefois être discuté avec son médecin.

Liens utiles et sources online

Centre de papillomavirus (HPV), Paris : (Lien
Iena, gynécologie / obstétrique, Paris : (Lien)
Wikipedia.org : (Lien)
Papillomavirus.fr : (Lien)
Verein Lichen Sclerosus : (Lien)

Prise en charge des coûts du vaccin

En Suisse, la vaccination est prise en charge par les cantons jusqu'à l'âge de 27 ans. Au-delà de cet âge, il faut soit la payer soi-même, ou faire une demande de prise en charge par l'assurance maladie. (OFSP - lien)
En France : Le vaccin contre l'infection à papillomavirus humain (HPV) fait partie des vaccins pris en charge par l’Assurance maladie pour les filles comme pour les garçons. Il est, à ce titre, remboursé, sur prescription médicale, à 65 %. Les organismes complémentaires interviennent habituellement pour compléter le remboursement. La vaccination peut être gratuite dans certains centres de vaccination. (Lien)
En Belgique : Toutes les jeunes filles de 12 à 18 ans révolus bénéficient du remboursement de ce vaccin. Celui-ci est très coûteux, près de 375 € au total, et l'immunisation est obtenue en administrant le vaccin trois fois sur une période de six mois. Le coût à charge de la patiente s'élève à environ 30 €.
Pour lutter contre l’ensemble des cancers causés par les papillomavirus, le Programme de vaccination de la Fédération Wallonie-Bruxelles met gratuitement à disposition des doses de vaccin protégeant contre 9 types du virus. Cette vaccination est proposée aux jeunes filles et garçons âgés de 13-14 ans ou qui fréquentent la 2ème année de l’enseignement secondaire ou la 1ère différenciée.
Mutualité Chrétienne, Vaccin contre le cancer du col de l'utérus (Lien)
RTBF.be : Les hommes homosexuels sont particulièrement désavantagés par le refus de remboursement, car ils ne bénéficient pas de l’immunité de groupe qui se crée en partie au sein de la communauté des hommes ayant des relations sexuelles avec des femmes vaccinées, souligne l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes. (Lien)

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